Beaucoup d’auteurs jeunesse reçoivent des refus de la part des éditeurs avec pour motif : « votre texte est inadapté aux jeunes lecteurs ».
Pourquoi pas ? Mais qu’est-ce qu’un texte inadapté aux enfants ? Evidemment, un récit qui a pour thème les zombies et dans lequel il y a de la violence à chaque page ne convient pas à ce type de lectorat. Je doute cependant que les auteurs envoient de tels projets aux éditeurs.
Bien souvent, cela concerne le vocabulaire et, là, je ne suis pas du tout d’accord. Doit-on écrire un texte dans un style pauvre parce qu’il s’adresse aux enfants ? Bien sûr, il faut éviter les phrases à rallonge et les descriptions de plusieurs pages qui ennuieraient très vite nos jeunes lecteurs. Mais le vocabulaire ? Je pense qu’il est bon pour un enfant de se plonger dans un dico pour découvrir la définition d’un mot et, même s’il ne le fait pas, de comprendre ce mot grâce à l’ensemble de la phrase. Pour moi, nos textes ont également une valeur éducative.
Cela me fait encore plus rire quand je vois le succès qu’ont les nouvelles de Maupassant auprès des enfants ! Même les fables de La Fontaine ! Les enfants ne sont pas bêtes et c’est en agissant de cette manière que nous allons les rendre creux. L’apprentissage n’est jamais achevé. Même pour nous.
Des textes inadaptés aux enfants, cela existe, mais j’ai l’impression qu’on a tendance à trop sous-estimer les capacités des enfants. Apparemment, moins l’enfant doit réfléchir, mieux c’est… C’est bien triste !