jeudi 10 février 2011

Lunomiel a disparu ! (extrait)

Lunomiel a disparu ! (extrait)

Ce texte est un mini roman jeunesse de plus de 20 000 signes, illustré par Dragib. Il est à la recherche d'un éditeur.






1


     Lisa la lutine vivait dans une petite maison citrouille située au sommet d’une colline à l’herbe rase. Les fleurs et les champignons poussaient dans un joli désordre. Lisa aimait beaucoup cet endroit. Elle s’y était installée avec son rat de compagnie, Croquette. C’était un animal gourmand et pantouflard mais si adorable qu’elle n’aurait pas supporté l’idée de s’en séparer.
     Un beau jour, alors que les premiers rayons du soleil apparaissaient, Lisa entendit le bip de sa messagerie électronique. Elle se précipita vers son ordinateur pour ouvrir l’e-mail qu’elle venait de recevoir. Qui pouvait bien lui envoyer un message si tôt dans la matinée ?
     En lisant l’e-mail, elle ne put retenir un hoquet de surprise. Pourprelune, son amie la sorcière, avait perdu sa chatte. Morte d’inquiétude, elle l’avait recherchée toute la nuit avant de demander l’aide de sa meilleure amie Lisa. La sorcière tenait autant à sa bête que la lutine tenait à la sienne. Lisa ne pouvait pas la laisser tomber. Elle devait la rejoindre au plus vite.
     Elle n’avait pas de temps à perdre. Elle sortit les clefs qui se trouvaient dans sa poche avant de sauter dans sa citroumobile. Croquette qui s’était assoupi sursauta quand le moteur se mit à rugir. Les yeux encore mi-clos, il peinait à émerger de son sommeil.
     — Croquette, je pars aider mon amie la sorcière. Je compte sur toi pour te tenir tranquille et pour ne pas faire de bêtises ! Sinon, prends garde à toi ! lança Lisa.
     Le moteur vrombit et la citroumobile s’éloigna à toute vitesse.      





                                                                          2          


     Lisa n’avait mis qu’une dizaine de minutes pour arriver à destination. Pourprelune vivait au sein d’un charmant village à la lisière d’un bois. Sa vieille maison tordue contrastait fortement avec les habitations voisines. Les lierres grimpaient sur les murs depuis plusieurs décennies et la mousse recouvrait entièrement le toit.
     La lutine poussa la barrière grinçante, traversa l’allée de ronces et frappa à la porte de la sorcière. Une seconde s’écoula avant que son amie réponde. Grande et fine, elle portait une vieille robe qu’elle resserrait au niveau de la taille à l’aide d’une ceinture.
     — Entre, Lisa, entre. Merci d’être venue aussi rapidement. Je suis tellement inquiète depuis la disparition de Lunomiel, souffla Pourprelune.
     La lutine franchit le seuil et pénétra dans la maison à l’intérieur sombre. Une odeur désagréable de renfermé et de bois pourri flottait dans l’air.
     — Ne t’en fais pas, Pourpre, on va la retrouver.    

     La lutine se sentait ridiculement petite quand elle rendait visite à son amie. Dans cette maison, rien n’était adapté à sa taille. Comme une enfant, elle se hissait sur les chaises et il lui aurait fallu un tabouret pour atteindre tout ce qui se trouvait en hauteur.
     Une photo de Lunomiel était accrochée au mur. La chatte rousse était énorme ! Gâtée de friandises pendant de longues années, la bête avait triplé de volume depuis la dernière visite de Lisa.
     La sorcière s’installa à son tour, après avoir servi deux grandes tasses de thé.
     —Comment a-t-elle disparu ? interrogea Lisa.   
     — Hier soir, Lunomiel faisait sa promenade habituelle avant de se coucher. Tu le sais bien, cette chatte ne craint rien ni personne. Je l’ai toujours laissée vagabonder… Elle aime tellement ça !
     La sorcière essuya une larme et se moucha dans un grand mouchoir avant d’ajouter d’une voix brisée :
     — Elle n’est jamais revenue !
     — Ne t’en fais pas, Pourpre, elle s’est peut-être simplement perdue. Nous allons commencer les recherches dans les environs. Suis-moi, nous irons plus vite en citroumobile.
     — Pas question ! répliqua Pourprelune. Ta citroumobile est bien trop petite. Je vais devoir me plier en quatre.
     Elle ouvrit un placard et en sortit deux balais.
     — Nous nous déplacerons en volant ! ajouta Pourprelune. De plus, nous aurons une meilleure visibilité. Je n’aimerais pas compromettre les chances de retrouver ma petite fille.
     — Mais… Mais… Je n’ai jamais volé sur un balai, s’inquiéta Lisa.
     Pourprelune ne lui laissa pas le temps de se défendre, elle la positionna sur un balai qui démarra aussitôt. D’un coup de baguette magique, la porte s’ouvrit et les deux amies s’envolèrent. En quelques secondes, elles n’étaient plus que deux points noirs dans le ciel.

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